
L’entorse au genou fait partie des blessures sportives les plus fréquemment rencontrées. Mais elle arrive aussi chez les personnes non-sportives ! De celles qui partent au ski sans une bonne préparation physique, à celles qui chutent sur une plaque de verglas… Pour bien la comprendre, et surtout bien la soigner et éviter sa réapparition, notre coach en réathlétisation vous éclaire sur cette entorse particulière !
L’entorse au genou : de quoi s’agit-il ?
L’entorse est une blessure assez commune, qui désigne des lésions aux ligaments. Il y a trois degrés de gravité à l’entorse : bénigne (étirement excessif), modérée (déchirure) et rupture (rupture du ligament).
Dans ce dernier cas, il peut s’agir d’une rupture des ligaments croisés, un problème assez souvent rencontré chez les sportifs !
Anatomie du genou

Pour bien comprendre l’entorse au genou, il est important de connaître l’anatomie de cette articulation.
- Concernant les os, le genou se trouve à l’endroit où le fémur rencontre le tibia et le péroné (ou fibula). On y retrouve également la patella (plus communément appelée rotule). Plusieurs muscles se croisent au niveau de l’articulation, notamment : le quadriceps, gastrocnémien, poplité et les ischio-jambiers.
- Il y a 4 ligaments principaux au niveau du genou : le ligament collatéral latéral et le ligament collatéral médial, ainsi que le ligament croisé postérieur et le ligament croisé antérieur. C’est ce dernier qui est le plus souvent touché en cas d’entorse !
Les causes les plus fréquentes
- Chute ou choc : Un impact fort sur le genou, causé par un obstacle ou par le fait de tomber, est souvent en cause. Les sports de combat et de contact (comme le rugby), ou à risque de chute important (comme le ski), peuvent être à l’origine de cette blessure. Il en va de même lorsqu’on se réceptionne mal lors d’un saut, ou que celui-ci est effectué de trop haut.
- Torsion excessive : Les mouvements de torsion du genou trop importants peuvent aussi léser les ligaments. Cela peut arriver lorsqu’on effectue une rotation forcée, par exemple, si l’on coince son pied alors qu’on est en pleine course. Les sports où les changements brusques de direction sont prévalents peuvent aussi augmenter les risques. C’est le cas du basketball ou du handball, par exemple.
Les étirements excessifs ou mal réalisés sont aussi à éviter, en particulier si des lésions ou micro-lésions sont préexistantes. - Blessures antérieures : Si vous avez déjà eu une entorse au genou, alors les risques d’en refaire une sont un peu plus importants. Ce, en particulier si une instabilité persiste.
Les symptômes de l’entorse au genou
L’entorse laisse rarement place au doute. Cependant, il est important de déterminer son niveau de gravité et si aucune autre blessure n’est présente ! Une entorse au genou peut être accompagnée d’une lésion du ménisque, d’une chondromalacie (ramollissement du cartilage sous la rotule) ou même d’une fracture.
C’est pourquoi, même si vos symptômes correspondent à l’entorse, un examen clinique du médecin (voire une imagerie à sa demande) est nécessaire. Cela permet une bonne prise en charge, au cas par cas.
Voici toutefois les principaux symptômes de l’entorse au genou :
- Douleur importante au moment de la blessure. Celle-ci peut persister à intensités variable, au repos et plus particulièrement lors des mouvements.
- Gonflement du genou accompagné d’ecchymoses.
- Instabilité et/ou difficulté à se mouvoir. Dans les cas de ruptures ligamentaires, on peut même avoir le sentiment que l’articulation du genou est lâche.
Traiter une entorse au genou : le protocole recommandé
Dans un premier temps, on respecte un temps de repos indispensable pour ne pas aggraver la blessure. On immobilise le genou, idéalement avec une attelle ou un système de strapping (maintien par des bandes élastiques). Ces dernières vont aussi avoir un effet compressif, ce qui permet de limiter le gonflement.
Surélever sa jambe est aussi un bon moyen de diminuer l’œdème provoqué par l’entorse. De plus, cela favorise la circulation sanguine, nécessaire pour bien cicatriser.
En parallèle de tout cela, on peut appliquer du froid (de la glace par exemple). Celle-ci va soulager la douleur et, encore une fois, réduire l’œdème. La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens est parfois aussi prescrite quand les douleurs sont persistantes ou très importantes.
Dès que ces premiers temps dédiés à la réparation de la lésion sont passés, place à la rééducation puis à la réathlétisation !
Cependant il arrive, en particulier en cas de rupture totale, qu’une ligamentoplastie préalable soit proposée. Celle-ci est généralement effectuée sous arthroscopie, et permet de récupérer une meilleure stabilité. En effet, l’opération aboutit à une amélioration fonctionnelle et un genou stable dans 90% des cas 1.
Toutefois, elle n’est pas systématique. Parfois, même en cas de rupture des ligaments croisés, on compte sur le soutien des muscles pour compenser. Cela concerne principalement les personnes non sportives et sans instabilité.
Les athlètes et les personnes dont les gestes du quotidien sont affectés de façon permanente se voient donc plutôt proposer l’intervention chirurgicale.
La rééducation et la reprise du sport
Une fois la récupération initiale passée, voire l’opération réalisée, on peut enfin reprendre ses activités sportives et quotidiennes. Toutefois, cela doit être progressif, et bien encadré, afin d’éviter la sur-blessure.
À contrario, on se remet en mouvement, de façon douce au début, le plus tôt possible. En effet, cela évite de perdre en mobilité, d’avoir des raideurs et une récupération plus longue.
On commence donc par une mobilisation et des exercices de renforcement musculaire doux. Petit-à-petit, on augmente la fréquence, puis l’intensité des séances. On en vient à des exercices en instabilité, pour consolider l’ensemble du genou et améliorer l’équilibre.
Du stretching est aussi proposé pour conserver un bon niveau de souplesse, sans excès.
Prévenir la blessure : les conseils de notre coach sportif !

Pour prévenir l’entorse au genou (ou sa réapparition), cela repose sur la pratique régulière d’exercices similaires ! En effet, en renforçant les muscles des jambes, en s’assouplissant et en gagnant en proprioception, on obtient un genou plus stable.
Cela permet aussi d’avoir un corps globalement plus fonctionnel, et de mieux se placer dans l’espace. Ainsi, on évite les faux mouvements, ainsi que les gestes inappropriés.
Le surentrainement ou la mauvaise exécution des mouvements étant souvent en cause, être encadré est indispensable. Ce, en particulier si vous débutez. Le programme, les recommandations et corrections d’un éducateur sportif diplômé éviteront ce type de problématique.
Le port d’une attelle ou de bandes kinésiologiques pendant le sport peut aussi prévenir la blessure dans les cas de genoux instables. En haltérophilie, par exemple, sur un exercice comme le squat, cela permet de bien maintenir l’articulation en place.
Enfin, le port de chaussures adaptées est indispensable. D’une part, cela évite les chutes causées par l’environnement (crampons et maintien du pied adapté au terrain). D’autre part, cela évite les torsions causées par un faux mouvement, qui lui même peut résulter du port de chaussures incompatibles avec son pied ou sa foulée.
Avant toute chose, si vous pensez souffrir d’une entorse, ou si vous voulez connaître le meilleur protocole pour vous, consultez votre médecin. Ensuite, et avec son aval, notre professeur de sport qualifié pourra vous accompagner pour une reprise optimale de vos pratiques sportives. À très bientôt !
Références :
- « Ligamentoplastie du croisé antérieur », Dr Philippe Paillard, 2019. Disponible sur chirurgie-orthopedique-paris.com.
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- L’entorse à la cheville : une blessure fréquente mais à bien prendre en charge !