
Fracture sportive fréquente mais pas moins gênante, la fracture des côtes demande une excellente prise en charge. Avec les bons soins, elle guérit généralement vite et bien !
Une fracture des côtes, qu’est-ce que c’est ?
Anatomies des côtes et du thorax

Ensemble, les côtes forment le grill costal. Ce dernier, additionné au plastron sternocostal (sternum et cartilage costal) forme ce qu’on appelle couramment la cage thoracique.
Celle-ci a pour but de protéger un certain nombre d’organes, tel que le cœur et les poumons, et participe à la respiration. Elle sert de point d’ancrage à de nombreux muscles également.
Sur les côtes et cartilages costaux viennent s’attacher entre autres :
- Les muscles intercostaux et les muscles élévateurs des côtes ;
- Le muscle dentelé ;
- Le grand droit de l’abdomen et le transverse ;
- Le muscle grand pectoral ;
- Le muscle scalène antérieur et moyen.
Les côtes partent des vertèbres, et finissent leur trajet à différents endroits selon la paire concernée :
- De la 1ère à 7ème côte, on parle de côtes sternales, ou vraies côtes. Elles sont reliées au sternum directement, par des cartilages indépendants.
- De la 8ème à la 12ème côte, on parle de côtes asternales. Celles-ci sont composées des fausses côtes (8 à 10), qui ne s’attachent pas directement au sternum, mais sont reliées entre elles par une chaîne cartilagineuse. Il y a également les côtes flottantes (11 et 12), dont les extrémités sont libres dans la paroi abdominale.
Là où les côtes s’attachent à l’arrière des vertèbres thoraciques, elles le font en deux endroits : la tête de la côte sur le corps vertébral, et le tubercule costal sur l’apophyse transverse de la vertèbre. Ces articulations de la tête costale sont maintenues en place par le ligament radié de la tête de la côte, le ligament intra-articulaire, le ligament costotransversal et les ligaments costotransversaires.
La liste des causes possibles derrière la blessure
- Le choc direct (chutes, coup violent) est l’une des principales causes à la fracture de la côte. Cela arrive dans certains accidents de voiture, lorsque la ceinture bloque brusquement le thorax. C’est aussi le cas dans les activités à risque, comme le rugby ou la boxe pour les contacts brutaux, ou le ski et le vtt pour les chutes. Bien sûr, cela peut arriver en dehors du sport, à l’occasion d’accidents domestiques ou de faux-pas par exemple.
- La compression du thorax peut aussi être à l’origine de la blessure, bien que cette configuration reste rare. Cela peut arriver si on se retrouve bloqué entre deux surfaces (en spéléologie par exemple, ou encore une fois dans des accidents).
- La torsion du tronc, lorsqu’elle est brutale.
- Une toux répétée et violente.
- La surcharge, comme quand soulève un poids trop lourd ou qu’on réalise un effort violent.
Parmi les facteurs à risque on peut citer l’âge (avec une plus grande incidence chez les seniors, qui sont plus fragiles et sujets aux chutes), l’ostéoporose, ou encore la consommation d’alcool 1.
Les différents symptômes de la fracture des côtes
- Douleur thoracique : Localisée au niveau de la côte fracturée, elle est vive et s’intensifie lorsqu’on respire profondément, lorsqu’on tousse ou qu’on éternue, voire lorsqu’on bouge le tronc. Bien sûr, la palpation aussi provoque des douleurs.
- Toux inefficace et encombrement : Les bronches sont plus facilement encombrées, et la toux n’aide pas à atténuer ce symptôme. À cause de cette obstruction, on retrouve parfois une atélectasie, un affaissement d’une partie ou de tout un poumon. Une hypoventilation alvéolaire peut aussi résulter de ces difficultés à respirer, dans des cas rares, et comporte des risques de détresse respiratoire.
- Difficultés respiratoires : La personne qui a une côte cassée va respirer de manière plus superficielle à cause de la douleur. Mais elle peut aussi avoir une mécanique de la respiration affectée par la blessure elle-même, comme indiqué plus en avant.
- Hématome et/ou gonflement : Spécifiquement au niveau de la côte, un bleu et un œdème peuvent survenir.
Les complications et lésions associées
Souvent, la fracture de la côte est associée à d’autres lésions, qui provoquent d’autres symptômes. Parmi ces blessures on retrouve dans environ 32% des cas un hémothorax ou pneumothorax (sang ou air dans la cavité thoracique), et dans 26% des cas une contusion pulmonaire (hématome au poumon) 2. En revanche, il est extrêmement rare que le poumon soit directement perforé par une côte cassée. Si cela arrive, alors il s’agit d’une urgence vitale !
Avec l’âge et chaque côte fracturée en plus, le risque de pneumonie augmente fortement. Celle-ci provoque fièvre, toux, maux de tête, essoufflement, et ajoute des douleurs thoraciques supplémentaires.
Comment bien soigner la fracture costale ?
Si la fracture de la côte est fortement soupçonnée, la prise en charge clinique commence par une imagerie. Plus précisément, par une échographie, une radiographie et/ou un scanner thoracique. Cela permet de connaître exactement la localisation de la / des fracture(s), leur nombre, et les éventuelles lésions associées.
Ensuite, ou dans le même temps, on traite la douleur. Cela permet de mieux supporter la blessure, mais aussi de mieux respirer, et ainsi éviter les complications de ce côté ! La prise d’antalgiques simples est la plus souvent proposée, mais des techniques anesthésiques sont parfois utilisées lorsque les fractures sont multiples et/ou graves.
Une opération est parfois nécessaire, si plusieurs côtes sont cassées, s’il y a une déformation importante du thorax, une plaie, ou un risque pour les poumons. Elle consiste à réduire la fracture, en fixant les fragments par ostéosynthèse (barre, vis…).
Ensuite (ou si aucune chirurgie n’est réalisée), place au repos relatif ! On évite les efforts excessifs et le port de charges, mais sans s’empêcher de bouger. De la kinésithérapie respiratoire peut être proposée pour aider à respirer profondément. Enfin, le port d’une ceinture thoracique peut être recommandé pour des raisons de conforts, mais ne joue pas nécessairement sur la consolidation des côtes.
La guérison se fait en général en 4 à 6 semaines (bien sûr, s’il n’y a pas d’autre complication) !
Prévenir l’accident : conseils de coach
Pour éviter qu’une fracture des côtes ne survienne (en premier lieu ou en rechute d’une fracture antérieure), vous pouvez mettre plusieurs choses en place.
Tout d’abord, il est primordial, quelle que soit votre pratique sportive, que vous la maîtrisiez parfaitement. Cela passe par une bonne exécution des mouvements, un volume et une intensité d’entrainement adaptés, et des qualités athlétiques développées (coordination, agilité, endurance…). Pour cela, le mieux reste de vous faire encadrer d’un professionnel, entraineur sportif et/ou préparateur physique qualifié.
Ensuite, il ne faut pas négliger le port des éventuelles protections que vous devez avoir pour votre sport ou votre activité professionnelle.
Enfin, réaliser régulièrement du renforcement musculaire au niveau de votre tronc vous permettra de développer votre musculature. Cela contribuera à protéger vos côtes (et d’autres parties de votre buste). Mais c’est aussi primordial pour être mobile et fort(e), ce qui influe fortement sur le risque de blessure.
Ainsi, une personne à la musculature fonctionnelle et équilibrée risque moins les chutes à l’origine de la fracture.
Vous en savez désormais plus sur la fracture des côtes et comment bien la soigner. Pour vous aider à reprendre le sport sereinement, votre personal trainer spécialisé en réathlétisation est là !
Références :
- Wuermser, L.-A., Achenbach, S., Amin, S., Khosla, S., Melton, J., « What Accounts for Rib Fractures in Older Adults? », Journal of Osteoporosis, 2011. Disponible sur wiley.com.
- Ziegler, D., Agarwal, N., « THE MORBIDITY AND MORTALITY OF RIB FRACTURES », The Journal of Trauma: Injury, Infection, and Critical Care, Vol. 37, Issue 6, 1994, pp. 975-979. Disponible sur journals.lww.com.
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