Fracture des doigts : comment bien soigner un doigt cassé !

La fracture des doigts de A à Z

Anatomie de la main et des os des doigts

Les doigts regroupent de nombreux petits os : les métacarpes et les phalanges. On compte 10 métacarpes et 14 phalanges à chaque main (proximales, médiales et distales).
Il existe également de nombreux os plus près de l’ulna et du radius (les carpes), mais qui sont moins rattachés aux doigts qu’à la paume.

Dans la main passent 3 nerfs principaux : le nerf médian, le nerf radial et le nerf ulnaire.

Côté muscles et tendons, il y en a de nombreux, qui peuvent également être touchés en cas de fracture. On retrouve notamment :

• Face palmaire :
  • Les fléchisseurs superficiels et profonds des doigts.
  • Le long fléchisseur du pouce, l’adducteur du pouce, le court abducteur du pouce et l’opposant du pouce.
  • Le court fléchisseur du petit doigt et le court abducteur du petit doigt.
• Face dorsale :
  • Les extenseurs des doigts.
  • Le court et long extenseur du pouce.
  • Les muscles interosseux dorsaux.
  • Le muscle opposant du petit doigt.

Les doigts sont très innervés, notamment avant l’artère radiale, cubitale ou médiane. Cela peut donner des ecchymoses marquées en cas de fracture, voire des saignements si celle-ci est ouverte.

Comment savoir si on a une fracture du doigt ?

Les symptômes d’une fracture des doigts sont ceux que l’on retrouve pour la plupart des lésion osseuses :

• Douleur intense lorsque la fracture a lieu
• (Parfois) déformation visible
• Hématome
• Gonflement
• Difficulté ou incapacité à bouger le(s) doigt(s) concerné(s)
• Sensibilité extrême à la palpation
• Engourdissement éventuel
• Quelques fois, le craquement osseux est audible lorsque la blessure survient.

Cependant, le diagnostic ne peut être définitif qu’à la radiographie. Celle-ci permet également d’évaluer précisément le type de fracture et d’identifier d’autres lésions éventuelles.
Du bout du doigt jusqu’au haut de la paume, il s’agit d’une fracture de la phalange (c’est généralement ce dont on parle quand on dit que le doigt est cassé). Dans la paume, avant la zone du poignet, il s’agit des métacarpes (on parle alors plutôt de fracture à la main).
On peut souffrir d’une fracture simple (deux fragments osseux) ou complexe (plus de deux fragments). Elle peut être déplacée ou non, prendre différents axes, et être assortie ou non d’une dislocation.

Que peut-on faire ou pas avec cette blessure ?

Lorsque la blessure arrive, dans un premier temps, il est essentiel d’immobiliser le(s) doigt(s) concernés. On ne force pas dessus pour le remettre en place ou le plier. On évite les bandages artisanaux et on consulte directement.

Lorsque le diagnostic est posé et les premiers soins effectués, le doigt concerné reste au repos jusqu’à la phase de rééducation, afin que l’os se consolide. Est à proscrire le port de charges lourdes ou la reprise du mouvement anticipée.
En revanche, on peut sans problème bouger les autres doigts et la main. Il est aussi possible de faire les gestes quotidiens, tant qu’ils n’impliquent pas le doigt cassé.

Les causes de la facture des doigts et facteurs de risques

• Choc : Une balle lancée à pleine vitesse et mal réceptionnée au volley, une mauvaise chute…
• Écrasement : Le fameuse porte claquée sur les doigts ! C’est une cause fréquente à la blessure. Cela peut aussi arriver en bricolant par exemple, si on se porte un coup de marteau sur le doigt.
• Coup : Que ce soit dans un sport de combat, une bagarre ou en frappant dans un mur… Porter un coup mains nues peut causer la fracture également.
• Torsion : Plus rare, celle-ci peut survenir dans des accidents et s’assortit généralement d’autres blessures annexes.

Parmi les facteurs à risque, on peut citer la pratique de certains sports (combat, arts martiaux, sports de balle, escalade…). Mais aussi l’ostéoporose, la prise de certains médicaments, etc.

Comment se soigne une fracture des doigts

Côté traitement, une immobilisation simple est la plus courante en cas de fracture d’un doigt. Une attelle ou du tapping (le doigt cassé est relié à son voisin) sont généralement privilégiés.
Cependant, il arrive aussi qu’une réduction de la fracture soit nécessaire. Elle peut faire l’objet d’un réalignement par le médecin (sans chirurgie), sous anesthésie locale par exemple. Mais elle peut aussi nécessiter une opération avec ostéosynthèse, autrement dit, d’un réassemblage des fragments osseux par des broches, plaques et/ou vis.
Peuvent être prescrits des antalgiques, ainsi que l’application de glace pour limiter douleur et inflammation.
Ensuite, place à la patience !

Lorsque les os sont consolidés, on peut passer à la rééducation. Celle-ci se fait avec un kinésithérapeute, et permet de regagner en mobilité. À terme, le but est de récupérer une main fonctionnelle.
Cela commence par la pratique d’exercices de flexion et extension des doigts. Ensuite, la force de préhension peut aussi être travaillée plus spécifiquement.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, même une fracture du doigt peut donner lieu à une réathlétisation chez le sportif ! En effet, tous les sports nécessitant de la coordination dans les mains et/ou de la force demanderont un travail spécifique. Coordination, proprioception, mobilité, renforcement… Le panel d’exercices pensé selon les besoins de la discipline.

Combien de temps dure la guérison ?

Pour guérir complètement d’une fracture du doigt, on compte en général entre 3 et 5 mois. Cependant, ce temps peut fortement varier selon la nature de la fracture (complexe, simple…) et les autres blessures éventuelles !

Éviter l’accident : petit guide du coach sportif !

Il existe de nombreux gestes simples qui permettent de limiter les risques de fracture au doigt.

Tout d’abord, il est important pour les sportifs de prendre toutes les précautions inhérentes à leur discipline.
Dans un premier temps, le port des protections requises est incontournable (gants renforcés au VTT, gants de boxe, etc.). Mais la pratique des bons gestes techniques est aussi centrale dans la prévention des blessures ! Les goals au foot pourront ainsi apprendre à bien réceptionner le ballon, les joueurs au rugby à placer correctement leurs mains en mêlée, etc.
Le renforcement préventif des mains peut aussi être un plus dans de nombreuses disciplines.
Apprendre à se réceptionner correctement en cas de chute, que ce soit ou non dans le cadre du sport, peut également aider à réduire les risques.