
La fracture à la main n’est pas aussi rare qu’on pourrait le penser. Elle touche toutes les tranches d’âges, qu’il s’agisse d’une blessure sportive ou du résultat d’un accident domestique. Malheureusement, celle-ci, en particulier quand elle est grave, peut donner lieu à des séquelles importantes. Une prise en charge rapide et appropriée est indispensable pour l’éviter !
Avec l’aide de notre coach en réathlétisation, on vous parle en détails de cette fracture un peu complexe.
La fracture de la main : de quoi s’agit-il ?
Comme toutes les fractures, la fracture de la main est une lésion osseuse. Il s’agit plus spécifiquement d’une rupture partielle ou totale des os de la main et/ou des doigts. Elle résulte généralement d’un choc, d’une torsion, d’une pression ou d’une surcharge.
Il existe plusieurs types de fracture :
- Les fractures fermées (quand la peau n’est pas déchirée par la blessure) et les fractures ouvertes.
- Les fractures simples (os brisé en un seul endroit de sorte qu’il se divise en deux fragments) ou complexe (plus de 2 fragments).
- Différentes appellations distinguent aussi la manière dont la fracture se positionne sur l’os (oblique, transversale, etc.).
Mais alors, quels sont les os de la main concernés ? Quels sont les symptômes de la blessure ? On vous explique !
Anatomie de la main (squelette osseux)

La main, située au bout du radius et de l’ulna, se divise en 3 niveaux :
- Carpes,
- Métacarpes,
- Phalanges (proximales, intermédiaires et distales).
Parmi les carpes, on retrouve une multitudes de petits os, en partant du plus proche du poignet : scaphoïde, semi-lunaire, triquetrum (ou pyramidal), pisiforme, hamatum (ou os crochu), capitatum (ou grand os), trapézoïde et trapèze.
Dans la main se trouvent également des os sésamoïdes (situés au niveau des tendons). Il y en a notamment au niveau des muscles adducteur et fléchisseur du pouce.
Malheureusement, tous ces os peuvent être sujets à la fracture, en fonction des circonstances de celle-ci.
Les causes les plus fréquentes
- Les coups portés, surtout à mains nues. Ainsi, les sports de combat peuvent être en cause. La fameuse « fracture du boxeur » concerne généralement le 5ème métacarpien, autrement dit, le métacarpe du petit doigt 1. Cette blessure caractéristique survient également lorsqu’une personne frappe dans un mur.
- La chute, en particulier sur les mains. Cela arrive notamment lorsqu’on cherche à se rattraper en tendant les paumes en avant. Un réflexe naturel qui permet de protéger le haut du corps, mais qui se répercute sur les mains et les poignets. En général, c’est le scaphoïde, ainsi que les extrémités de l’ulna et du radius qui sont concernés par cette fracture.
Bien sûr, d’autres types de chutes peuvent générer diverses fractures aux mains. - Les chocs et écrasements, comme lorsqu’on percute un adversaire dans les sports de contact ou que l’on claque une porte sur sa main. Ce type de traumatisme peut aussi survenir dans les accidents de la route.
- La surcharge. Si cela reste rare, une charge excessive, associée à un mouvement inadapté et/ou une blessure antérieure, peut léser les os de la main.
- Une pathologie fragilisant les os pré-existante, comme l’ostéoporose par exemple, peut favoriser les fractures.
Les symptômes d’une fracture à la main ou aux doigts
- Douleur aiguë au moment où la blessure survient, puis douleur persistante plus ou moins importante, qui augmente lors du mouvement.
- Gonflement de la main : un symptôme fréquent en cas de fracture, du fait de l’inflammation des tissus environnants.
- Ecchymoses (bleus)
- Difficulté voire incapacité à bouger la main.
- Déformation visible : celle-ci survient quand les os fracturés se sont déplacés. Bien entendu, une fracture ouverte sera particulièrement décelable par la présence de lésion.
Il peut arriver que la fracture soit associée à d’autres pathologies (entorse, luxation) qui impliqueront d’autres symptômes. Elles pourront également nécessiter une prise en charge un peu différente de celle décrite ci-dessous !
Traiter une fracture à la main : le protocole recommandé
Le type de traitement varie grandement selon les os touchés. Mais aussi en fonction de si les fractures sont multiples ou non, déplacées ou non, etc.
Avant l’immobilisation, il se peut ainsi qu’une réduction de la fracture soit nécessaire. Celle-ci vise à faire retrouver aux os une position normale, de sorte que la consolidation se fasse dans le bon axe.
Cela peut se faire par manipulation, généralement sous meopa (un gaz qui permet de diminuer la douleur et de calmer le patient). Mais il arrive aussi qu’une réduction « ouverte » soit nécessaire, c’est-à-dire par chirurgie. Cela peut se faire via des vis, des broches, des plaques ou des fixateurs externes.
Le choix entre un dispositif interne ou externe se fait en fonction de la localisation et du type de fracture. Ainsi, un dispositif externe est plus souvent prescrit en cas de fracture ouverte de la main. Elle est parfois choisie également dans les cas de fractures comminutives (fracture complexe avec de multiples petits fragments d’os).
Si aucune réduction n’est nécessaire, ou une fois que celle-ci est terminée, place à l’immobilisation. Plâtre, attelle, bandage compressif : tout dépend de comment la main est atteinte.
Ce n’est qu’une fois l’os réparé que l’on peut laisser place à la rééducation avec un kinésithérapeute. Celle-ci doit être progressive, et tenir compte du type de traumatisme subi.
La rééducation et la reprise du sport

En général, on commence par la mobilisation passive, qui permet de remettre la main en mouvement tout en douceur. Celle-ci est réalisée par le kinésithérapeute. Ensuite, place au renforcement musculaire et aux étirements pour retrouver mobilité et coordination. Des exercices variés seront proposés, aussi réalisables à domicile !
La durée de la rééducation est variable, selon la gravité initiale et le traitement des fractures.
Ensuite, une réathlétisation peut commencer pour les sportifs, afin de réappprendre les gestes associés à leur discipline. En particulier dans les sports nécessitant de la précision, celle-ci est indispensable ! Elle peut aussi aider à retrouver de la force dans les mains.
Par exemple, au basket, il va falloir travailler le maniement de la balle. Même chose en callisthénie pour la pronation et le fait de supporter le poids du corps.
Combien de temps pour guérir d’une fracture de la main ?
Il n’y a pas de durée universelle pour récupérer d’une fracture de la main, car cela dépend de multiples facteurs : quel os est/sont touché(s), s’agit t-il d’une fracture simple ou complexe, déplacée ou non..?
Voici cependant des estimations générales, qui varient bien entendu au cas par cas :
| Os touché | Durée moyenne de l’immobilisation | Durée moyenne de la rééducation | Total jusqu’à guérison complète |
| Phalange (doigt) | 3 à 4 semaine | 3 à 4 semaines | 1 mois 1/2 à 2 mois |
| Métacarpien | 4 à 6 semaines | 4 à 6 semaines | 2 à 3 mois |
| Carpien | 6 à 12 semaines | 6 à 8 semaines | 3 à 5 mois |
| Radius Distal | 6 à 8 semaines | 6 à 8 semaines | 3 à 4 mois |
| Fracture multiple et/ou opérée | 6 à 10 semaines | 2 à 3 mois et plus | 4 à 6 mois |
Prévenir la blessure : les conseils de notre coach sportif !
La fracture à la main n’est pas toujours évitable, de par sa nature accidentelle. Néanmoins, certaines précautions peuvent diminuer les risques qu’elle survienne ou récidive, notamment chez le sportif !
Le port d’un équipement adapté est la première précaution à mettre en place. Dans les sports de combat, des gants bien ajustés et correctement mis sont une protection indéniable.
Des chaussures appropriées au terrain et au type d’activité sont aussi très importantes. Quel rapport avec les mains ? Eh bien puisque la fracture des os de la main peut être liée à une chute, celle-ci peut être prévenue par le port de bonnes chaussures !
Le fait de suivre des cours encadrés par un entraineur sportif diplômé d’État va également fortement limiter les risques. Celui-ci vous permettra d’avoir un programme sur-mesure, évitant la surcharge et le surentrainement. En vous apprenant les bons gestes et en vous corrigeant, il limite les mauvaises exécutions d’exercices pouvant causer toutes sortes de blessures.
Si vous avez des faiblesses au niveau des mains ou sur le plan osseux, il pourra aussi adapter votre entrainement en conséquence. Il vous aidera à vous renforcer et à vous assouplir, préalablement ou parallèlement à vos activités sportives. Et ainsi, à acquérir un corps plus performant et fort, donc moins sujet aux lésions.
Références :
- ABEHSERA, E., « La fracture du 5ème métacarpien », SOS Main Floréal, 2023. Disponible sur sosmain93.com.
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