Fracture du nez : comprendre et bien soigner la blessure !

Fracture du nez, de quoi parle t-on ?

Anatomie du nez

Le nez (aussi désigné par le terme pyramide nasale) est constitué d’os, de cartilage et de tissu conjonctif. Plus précisément on y retrouve :

1. L’os du nez (aussi appelé os nasal ou os propre du nez). Ces petits os plats symétriques sont ceux que vous sentez quand vous touchez la partie dure en haut de votre nez. Ils partent de l’os frontal, et servent de zone d’insertion au muscle pyramidal du nez.
2. Le septum (ou septum nasal). Il s’agit de la cloison verticale qui sépare les deux cavités nasales. Elle se trouve entre les deux cartilages triangulaires. Le septum est composé d’une partie cartilagineuse (le cartilage septal) et d’une partie osseuse (la lame perpendiculaire de l’os ethmoïde et le vomer).
3. Les cartilages triangulaires : Par pair et semi-rigides, ils relient le septum aux os propres du nez.
4. Le cartilage alaire : Courbé et situé autour de chaque narine, il délimite les ailes du nez.
5. Le tissu conjonctif lâche (et adipeux) : On le retrouve principalement dans la partie inférieure et latérale des narines. Il contient du collagène et des cellules adipeuses (graisse).

Lorsqu’on se casse le nez, ce sont généralement les os propres du nez et le cartilage du septum nasal qui sont touchés. Cependant, les cartilages triangulaires et alaires peuvent aussi être abimés, déplacés et/ou déformés. Dans les chocs très violents, l’ethmoïde peut aussi être fracturé (nous y reviendrons).

Quelles sont les causes ?

Il existe une multitudes de manières de se fracturer le nez ! Dans le sport, cela peut arriver en particulier à cause de coups. Ces derniers peuvent être portés volontairement (dans les sports de contact comme la boxe, le MMA, le karaté…). Mais il arrive aussi qu’ils soient involontaires (coup de coude ou genou au foot, balle reçue en plein visage au baseball…).
Cela peut également arriver des suite d’une mauvaise chute, en particulier dans les activités qui présentent des risques particuliers. On pense aux sports de glisse, au skate, à la gymnastique, au BMX…

Dans la vie courante, vous pouvez vous casser le nez à l’occasion d’un accident de la route, en prenant un coup de porte, en tombant sur du verglas… En clair, il y a une multitudes de façon de finir avec cette blessure !

Les symptômes d’une fracture du nez

Parmi les signes cliniques les plus fréquents d’une fracture du nez, on retrouve :

• Douleur intense, généralement immédiate, qui peut persister.
• Saignements du nez (aussi appelés épistaxis), possiblement abondants (mais pas nécessairement).
• Gonflement / Tuméfaction, parfois jusque sous les yeux.
• Hématome (bleu) au visage.
• Déformation du nez et/ou des narines.
• Mobilité anormale du nez.
• Difficultés à respirer (dyspnée).
• Craquement qui se fait ressentir (ou s’entend) lorsque la blessure survient.
• Larmoiements (yeux qui pleurent).
• Plaie (la peau du nez étant fine, il arrive que le coup reçu puisse aussi la léser).

Les complications et symptômes graves

Cependant, des symptômes plus inquiétants peuvent survenir et être en lien avec la fracture du nez :

• Trouble de l’occlusion de la bouche (dents du haut et du bas qui ne s’emboîtent plus correctement) : Cela peut parfois indiquer une fracture étendue aux os maxillaires, ou une fracture du septum nasal avec une forte déviation.
• Écoulements clairs mêlés à du sang : Symptôme de fistules de liquide céphalorachidien (LCR), elles indiquent généralement que la lame perpendiculaire de l’os ethmoïde (os du septum qui sépare le cerveau des fosses nasales) a été endommagé.
• Maux de tête persistants et/ou violents : Cela peut orienter vers un traumatisme crânien associé ou à une fuite de LCR.
• Vision altérée (floue ou dédoublée) : Possible signe que la fracture touche aussi les orbites.
• Engourdissement du visage : Indique que les nerfs sont probablement endommagés, notamment le nerf infra-orbitaire.
• Sensation de liquide qui coule dans la gorge en continu : Là encore, il peut s’agir de LCR, mais qui s’écoule vers l’arrière au lieu de sortir par la narine.
• Sensation de crépitement sous la peau du visage : Cela peut indiquer que la fracture a laissé entrer de l’air sous la peau. C’est ce qu’on appelle un emphysème sous-cutané.
• Anosmie (perte d’odorat) : On a parlé de la lame verticale de l’os ethmoïde, mais celui-ci comprend aussi une lame horizontale (ou criblée). Elle est traversée par les filets olfactifs, qui confèrent le sens de l’odorat. Si elle est gravement endommagée, ou que les filets sont cisaillés, cela peut donner lieu à une perte d’odorat. Cette dernière est généralement permanente, malheureusement.

Que faire quand on pense s’être cassé le nez ?

Au moment où la blessure survient, on recommande de pencher la tête légèrement en avant et d’éviter de se moucher. Cela permet d’évacuer le sang tout en ne prenant pas le risque d’aggraver une éventuelle fuite de LCR. Même si le nez est tordu, évitez de le manipuler : cela pourrait encore une fois empirer la blessure.
Ensuite, place à la consultation avec un médecin (en urgence ou en généraliste selon les symptômes) ! Celui-ci pourra procéder à un examen clinique complet pour évaluer la gravité de la fracture.

Traiter une fracture nasale : se soigner efficacement

En général, le protocole de soin commence par la prescription d’antalgiques, et par l’application de glace. Cela permet de diminuer la douleur et de réduire la tuméfaction.

Si la fracture est simple, isolée et sans complication, on peut procéder à un lavage des fosses nasales. Ensuite, on pourra appliquer un éventuel spray contre le nez bouché.

En cas de fracture isolée mais grave (choc violent, déformation, tuméfaction, plaie profonde…), on va un peu plus loin. Un drainage peut être réalisé par un ORL, parfois suivi de la prescription d’antibiotiques pour éviter les infections (méningite notamment).
Cela arrive notamment en cas d’hématome septal (entre le cartilage du septum et son périchondre, un tissu conjonctif qui le recouvre).
Une réduction de la fracture peut aussi être réalisée, à chaud ou à froid, sous anesthésie locale ou générale. Cela doit idéalement être effectué dans les 2 semaines suivant la blessure, avant que les os ne commencent à se refixer ¹.
Une mèche ou un tuteur peuvent être posés pour stabiliser la cloison, de même qu’une attelle ou un plâtre externe.

On suspecte que la fracture est associée à d’autres fractures faciales ? Un passage au scanner est réalisé pour évaluer les dégâts.

Avec une bonne prise en charge rapide, la fracture du nez se remet généralement bien. Cependant, selon la gravité et/ou les complications rencontrées, il arrive qu’il y ait des séquelles. Les plus souvent rencontrées sont celles d’un nez à l’apparence inesthétique et d’une obstruction nasale résiduelle. À distance de la blessure (6 mois et plus), une chirurgie (rhinoplastie) peut être envisagée pour corriger le problème ².

Prévenir la blessure : les conseils de notre entraineur sportif

Puisqu’elle peut faire suite à des coups puissants ou à des accidents, la fracture du nez n’est pas évitable à 100%. Cependant, il existe des principes simples à mettre en œuvre pour limiter le risque de blessure.

• Mettez votre équipement de protection : gants, casque et protège dents font partie du matériel qui peut réduire le risque de fracture. Certains casques de boxe comprennent une barrette nasale, qui permet d’amortir encore plus les chocs !
• Travaillez votre technique : Votre entraineur sportif est votre meilleur référent en matière de prévention des blessures. Maîtriser chaque geste technique vous permettra de limiter les blessures pour vous, et pour les autres !
• Développez vos qualités physiques : En devenant plus agile, plus rapide et en ayant une meilleure proprioception, vous ne devenez pas intouchable. Cependant, cela peut vous épargner de vilains coups ! En ayant un meilleur équilibre, vous êtes également moins sujet aux chutes, qui peuvent aussi provoquer la fracture du nez.