Fracture du péroné : comment récupérer au mieux ?

La fracture du péroné, c’est quoi ?

La fracture du péroné, ou fracture de la fibula, est une blessure osseuse touchant spécifiquement l’os péroné. Elle fait partie des fractures de la jambe inférieure (avec celle du tibia, de la rotule et de la cheville), qui ont un taux d’incidence de 419 cas pour 100000 habitants ¹.

Cette blessure est caractérisée par une rupture partielle (fissure) ou complète du péroné. Elle peut être isolée ou associée, comme dans le cas de la fracture de Maisonneuve, qui associe une fracture haute et en biais de la fibula à une autre de la malléole tibiale (au niveau de la cheville).
Il existe une multitude de manières de se fracturer le péroné, selon l’angle, le nombre et les caractéristiques de la / des lésion(s) osseuses. Il existe par exemple la fracture par avulsion, qui est un arrachement osseux localisé au point d’insertion d’un ligament ou d’un tendon !

Pour bien comprendre tout ça, commençons par un point anatomique et fonctionnel.

Anatomie de la jambe, plan osseux

Sur le plan osseux, la jambe est formée du fémur, de l’articulation du genou (avec la patella ou rotule), et de l’ensemble tibia et péroné (ou fibula).

Le péroné est l’os long le plus fin du corps humain. Il est relativement tordu sur lui-même, lui donnant une forme caractéristique. Il est relié au tibia par la membrane interosseuse.
Au sommet de l’os (appelé épiphyse proximale) se trouve le tendon du biceps fémoral ainsi que le ligament collatéral fibulaire. D’autres muscles s’insèrent le long du péroné, comme le long et le court fibulaire, le long extenseur des orteil et celui de l’hallux, ou encore le muscle soléaire, et bien d’autres !

Cet os est donc primordial dans la mobilité de la jambe et du pied. Il est aussi essentiel à la stabilité de la cheville.

Les causes les plus fréquentes

Il y a diverses manières de se fracturer la fibula, notamment :

• Le choc (accident sportif, chute, accident de la route…).
• La torsion excessive ou brutale, en particulier au niveau de la cheville. Cela peut arriver en raison d’un faux-pas ou d’un geste inadapté.
• Le surentrainement ou la surcharge. Un poids excessif appliqué sur le péroné, ou un entrainement excessif peuvent être en cause.
• La comorbidité avec d’autres maladies, comme l’ostéoporose par exemple.

Comme souvent, les activités sportives à risques sont celles où les torsions et les chocs sont présents. Il s’agit donc des sports de contact (rugby, football…), et des sports à la dimension explosive prédominante (basket, volley…). Toutefois, les fractures du péroné dues au stress peuvent survenir dans n’importe quelle activité avec chocs (de la course à pied au cross training).
Plus largement, les non sportifs peuvent aussi être touchés, du fait d’un accident et/ou de fragilités osseuses préexistantes.

Le symptômes de la fracture du péroné et diagnostic

On retrouve dans la fracture du péroné les mêmes symptômes que pour n’importe quelle fracture.
Tout d’abord, la douleur est caractéristique, et elle est particulièrement aigüe au moment où la blessure survient. Celle-ci est aggravée par le mouvement ou par les contraintes (appui sur la jambe par exemple).
Ensuite, sur le plan visuel, on peut observer un gonflement, signe d’une inflammation. Un hématome va ensuite faire son apparition dans la zone de la fracture. La jambe peut même paraître déformée ou tordue. En cas de fracture ouverte, l’os peut aussi sortir de la peau et laisser peu de place au doute (cela reste rare).
Côté fonctionnel, les mouvements sont difficiles, du fait de la douleur. Mais il peut aussi y avoir une perte de stabilité consécutive à l’inconfort.

On diagnostique généralement la fracture suite à un examen clinique et à une radiographie.

Traiter la fracture de la fibula : le protocole recommandé

Dans un premier temps, il convient d’aviser s’il est nécessaire de réaliser une réduction de la fracture. Celle-ci permet de réaligner les différentes parties de l’os pour que la consolidation se fasse correctement. Elle dépend de la gravité et du type de fracture rencontré.
Si la réduction est indispensable, elle peut être manuelle ou chirurgicale. Dans le premier cas, une simple mobilisation suffit, généralement réalisée sous sédation consciente pour limiter la douleur. Dans le second cas, il s’agit d’une intervention pendant laquelle on peut appliquer des plaques, des vis ou un clou intramédullaire (spécifique aux os longs).

Ensuite (ou au début si aucune réduction n’est nécessaire), on immobilise la fibula. Pour cela, on utilise un plâtre ou une attelle, selon les cas. Cette immobilisation dure 6 à 8 semaines en moyenne, bien que des variations existent selon la gravité de la fracture.
Au début, l’appui sur la jambe est souvent proscrit, des béquilles sont donc nécessaires. Cependant, il arrive qu’on autorise un appui partiel après quelques jours (bien entendu, cela est soumis à un avis médical et nécessite qu’aucune douleur n’apparaisse à ce moment là).
Des anti-inflammatoires, antalgiques et l’application de glace peuvent aussi être indiqués pour gérer les douleurs.

La rééducation et la reprise du sport

Une fois la phase d’immobilisation terminée, place à la rééducation avec un kinésithérapeute.
On commence par des exercices doux de mobilisation de la cheville et de la jambe. Ceux-ci peuvent s’accompagner de massages, mais la récupération est surtout axée sur le mouvement. Vient ensuite le renforcement musculaire progressif, qui précède et suit la reprise de l’appui sur la jambe. Un travail d’équilibre est aussi proposé pour éviter les risques de chute et améliorer la stabilité du patient.
De la physiothérapie peut aussi être proposée, en parallèle de cet entrainement.

Une fois que la rééducation est terminée place à la réathlétisation ! Cette phase peut être prise en charge par un coach sportif ou un préparateur physique spécialisé. Ce dernier mettra en place un renforcement musculaire un peu plus intensif, ainsi qu’un travail de proprioception complémentaire à celui amorcé par le kinésithérapeute.
Mais surtout, il pourra programmer une reprise progressive de l’activité physique. Celle-ci se déroulera au rythme du sportif et en fonction de ses capacités initiales, afin qu’il puisse retrouver le meilleur niveau.

Prévenir la fracture du péroné : les conseils de notre coach sportif !

Comme pour de nombreuses blessures, qu’elles soient sportives ou non, la prévention est similaire à la rééducation.
En effet, en vous renforçant sur le plan musculaire et en réalisant des exercices de proprioception, vous améliorerez la stabilité de votre péroné (et de vos jambes plus globalement). Vous obtiendrez des tissus plus forts et résistants, aussi bien au niveau musculaire qu’au niveau osseux, ligamentaire et tendineux. C’est la première clé pour prévenir la fracture du péroné (comme de nombreuses autres pathologies) !

Si vous êtes sportif, il est important d’acquérir de bonnes bases dans votre discipline avec un coach diplômé. Comme nous l’avons vu, la fracture de la fibula peut être liée à de mauvais gestes ou à un surentraînement. Le meilleur moyen d’éviter ça est de disposer d’un regard extérieur, d’un apprentissage rigoureux et d’un programme sur-mesure.

Un bon suivi médical général est aussi indispensable pour détecter d’autres maladies qui pourraient être à l’origine d’une fracture.

On pense également à porter des chaussures adaptées, pour éviter les phénomènes de torsion et les fractures de fatigue.