Tendinite du coude, comment s’en débarrasser pour de bon ?

Tendinite du coude : c’est quoi exactement ?

La tendinite du coude porte parfois mal son nom, puisqu’elle désigne le plus souvent une tendinopathie. En effet, cette blessure n’est pas forcément liée à une inflammation (ce que sous-entend le terme tendinite), mais plutôt à une dégénérescence du/des tendon(s )du coude.

Elle porte parfois le nom d’épicondylite ou tennis elbow, lorsqu’elle touche la face externe de l’épiphyse de l’humérus, juste au-dessus de l’articulation. En clair, la petite zone de relief que l’on peut sentir en pliant le bras et en touchant l’extérieur de son coude. C’est la forme de tendinopathie du coude la plus fréquente, concernant 90% des cas ¹.

Mais on la nomme aussi golf elbow ou épitrochléite, lorsque c’est la partie médiale de l’épicondyle qui est concernée. On a alors mal à l’intérieur du coude !

Anatomie du coude : une articulation complexe

Le coude est l’articulation situé à la jointure entre l’humérus et la paire ulna (cubitus) – radius. Il est parcouru de nombreux ligaments et tendons.

Ainsi, l’épicondyle latéral de l’humérus est le point d’insertion de plusieurs muscles (dits épicondyliens). C’est le cas du muscle extenseur commun des doigts et du muscle court extenseur radial du carpe, les plus impliqués dans la tendinopathie du coude. Mais on y retrouve aussi le muscle extenseur ulnaire du carpe, le supinateur et l’extenseur du petit doigt.

Les causes les plus fréquentes

• Les mouvements répétitifs : C’est la première cause de tendinopathie du coude ! Il s’agit de tous les gestes qui impliquent une traction au point d’insertion des tendons (saisir, tourner l’avant bras, etc.).
  Cela explique pourquoi certains sports, comme le tennis ou le golf, sont particulièrement concernés. Le bricolage et certaines activités professionnelles impliquant des mouvements répétés sont aussi plus à risque. C’est pourquoi elle est reconnue comme maladie professionnelle, lorsqu’elle résulte d’une usure.
  Bien entendu, une mauvaise technique sur le plan biomécanique, si elle est fréquemment reproduite, peut causer la blessure.
• Le surentrainement : Celui-ci peut être généré par une augmentation soudaine de l’intensité et/ou du volume d’entrainement. Il survient également lorsque les résistances et/ou charges sont trop importantes, en musculation par exemple.
• Les faiblesses et déséquilibres musculaires : Souvent combinés à une intensité et/ou une charge inadapté, les déséquilibres entre muscles fléchisseurs et extenseurs peuvent favoriser la tendinite du coude.
• L’âge : Avec le temps, nos tendons deviennent plus fragiles, en particulier lorsqu’ils ne sont pas renforcés régulièrement.
• La prise de certains médicaments et maladies : Certains troubles métaboliques pourraient augmenter les risques. Ce serait le cas, entre autres, pour le diabète ou l’hypercholestérolémie. Plusieurs médicaments fragilisent également les tendons, comme les corticoïdes ². En effet, ces derniers sont anti-inflammatoires, mais inhibent aussi la synthèse du collagène, indispensable dans la structure tendineuse !

Liste des symptômes de la tendinopathie au coude

Le principal symptôme dans le cadre d’une tendinopathie au coude est la douleur. Celle-ci peut être localisée sur toutes les faces de l’articulation, et augmente lors de l’effort. La palpation peut aussi s’avérer désagréable, voire douloureuse.
Cet inconfort peut avoir plusieurs impacts : raideur, perte de force dans les avant-bras, etc.

Traiter une tendinite du coude : les soins et les suites

Autrefois, le traitement médical de la tendinite du coude comprenait l’application de glace, la prise d’anti-inflammatoires et le repos. De nos jours, cette approche n’est plus celle privilégiée. On mise davantage sur la mobilisation active progressive, encadrée par un kinésithérapeute.
Elle consiste en du renforcement musculaire, sur la phase excentrique en particulier, des étirements et des exercices de proprioception. Au besoin, les gestes techniques déployés dans le travail et/ou le sport sont revus et corrigés.

Le port d’une attelle ou d’un bracelet anti-épicondylite du coude peut aussi soulager le tendon pendant l’effort.

Des infiltrations (dérivés de cortisone, gelée plaquettaire autologue, botox…) sont parfois proposées dans un deuxième temps. En tout dernier recours, une intervention chirurgicale peut être envisagée, mais cela reste rare ! Cette opération peut alors avoir pour but :

• le retrait des tissus tendineux abimés,
• la réinsertion du tendon lorsque celui-ci est déchiré,
• l’ablation d’une partie de l’épicondyle.

Dans ces cas marginaux, une rééducation post-opératoire progressive est nécessaire, sur plusieurs semaines à plusieurs mois.

Combien de temps pour récupérer entièrement ?

Le temps pour guérir d’une tendinite varie énormément d’un individu à l’autre, selon le caractère chronique ou non de la blessure. On compte généralement 2 à 3 mois pour récupérer. Cependant, cette durée peut s’étendre jusqu’à plus de 6 mois chez les sportifs de haut niveau, afin qu’ils recouvrent la totalité de leurs performances.

Est-ce qu’une tendinite du coude peut guérir toute seule ?

Une tendinite du coude, lorsqu’elle n’est pas chronique, peut parfois se résorber spontanément, à condition d’arrêter ce qui l’a déclenchée. Cependant, si c’est l’arrêt total de l’activité qui la soulage, sa reprise peut aussi la faire réapparaître. D’où l’importance de la traiter correctement avec une rééducation appropriée !
Par ailleurs, si aucune adaptation n’est faite malgré la tendinite, celle-ci peut mal cicatriser, rester douloureuse et même évoluer en tendinopathie chronique.

Prévenir la blessure, recommandations d’un coach sportif expert

Pour prévenir la blessure, notre coach sportif expert en préparation physique et en réathlétisation vous recommande plusieurs choses :

• Pratiquez un échauffement systématique avant l’effort.
• Réalisez un renforcement musculaire progressif, ciblant les muscles extenseurs et fléchisseurs de l’avant-bras. Par ailleurs, n’oubliez pas l’équilibre musculaire global. Travaillez vos épaules également pour limiter les effets de compensation.
• Étirez-vous régulièrement, sans excès et à distance de l’effort, pour favoriser la mobilité articulaire.
• Adaptez votre poste de travail. Parfois, un appui inadapté sur le coude et/ou des outils non ergonomiques peuvent augmenter les risques.
• Maîtrisez votre pratique sportive sur le bout des doigts ! Apprenez les bonnes techniques d’exécution pour chaque exercice et programmez correctement votre entrainement. Vous pouvez pour cela vous appuyer sur un éducateur sportif diplômé et spécialisé. Il vous encadrera et vous apprendra les bons gestes, tout en vous proposant un plan d’entrainement sur-mesure.